Article paru dans le calendrier 2008 édité lors de l’Année anabaptiste 2007
Auteur : Hanspeter Jecker
En Suisse, la seule communauté mennonite implantée dès le début du mouvement anabaptiste et qui existe encore aujourd’hui, se trouve dans l’Emmental (Langnau).
Toutes les communautés actuelles sont nées plus tard, suite à l’immigration. Il existe une communauté dans les agglomérations de Berne et de Bienne ainsi que dans le Jura neuchâtelois (Les Bulles), deux dans le canton du Jura (Courgenay et Bassecourt), trois dans la région de Bâle (Basel-Holee, Muttenz et Münchenstein) et finalement cinq dans le Jura bernois (Sonnenberg, Moron, La Chaux-d’Abel, Tavannes et Cormoret). Ces 14 communautés sont regroupées au sein de la Conférence mennonite suisse et comptent au total environ 2500 membres.
On dénombre aujourd’hui dans le monde entier environ 1,5 millions de chrétiens et chrétiennes mennonites. Exception faite de l’Europe, ils sont particulièrement nombreux aux USA, au Canada, dans la République Démocratique du Congo, en Inde, en Indonésie ainsi qu’au Paraguay et au Mexique. (www.mwc-cmm.org)
Quelques-unes des causes soutenues depuis le début du mouvement anabaptiste persistent aujourd’hui dans les communautés mennonites, alors que d’autres ont été perdues ou reléguées au second plan. Bon nombre de revendications, comme la liberté de croyance et d’appartenance à une Eglise, le renoncement à la violence, ou le témoignage de paix, ont été reprises avec le temps par de nombreuses Eglises et mouvements.
Des impulsions importantes pour promouvoir le dialogue national et international entre les Eglises mennonites et d’autres Eglises chrétiennes, étatiques ou libres, sont nées à l’Ecole biblique Mennonite Européenne. Celle-ci a été fondée en 1950 et se trouve depuis 1957 au Bienenberg près de Liestal (Centre de formation et de rencontre du Bienenberg : www.bienenberg.ch).
Cet établissement occupe une place de choix de par la diversité des services qu’il propose : Un centre de formation offrant un vaste programme, un lieu de réunion pour les groupes et institutions (ecclésiastiques ou non), un Café-restaurant pour les voyageurs ainsi qu’un hôtel pour les personnes désireuses de bénéficier d’un peu de repos.
Le temps où les Eglises avaient une relation étroite avec le pouvoir politique et économique afin de veiller à l’obéissance des sujets, est révolu. Même les Eglises nationales sont libérées de la pression de devoir être une majorité triomphante. Avec les Eglises libres elles doivent se questionner, en cette période empreinte de pluralisme et d’individualisme, sur le sens d’être : « sel et lumière » (Mt 5.13-16) et « rechercher le bien de la ville » (Jé 29.7). Cela ouvre de nouvelles perspectives, avec autant de dangers que de chances, illustrés par l’histoire et le présent des anabaptistes. Ces défis peuvent inciter des personnes à s’y intéresser, même celles qui n’entretiennent pas de contact avec l’Eglise trouveront dans l’anabaptisme des impulsions stimulantes sur les débats « éthiques », comme pour la réflexion personnelle sur les raisons de vivre notre humanité dans ce monde ou comment investir son temps, son énergie et sa vie.
Trad. Anne Oliveira