Les Amish – Visite d’un autre monde

Article paru dans le calendrier 2008 édité lors de l’Année anabaptiste 2007
Auteur : Hanspeter Jecker

Le monde anabaptiste-mennonite s’est scindé en 1693. L’anabaptiste Jakob Amman, ancien, (né en 1644 à Erlenbach i/Simmental) a d’abord œuvré à Oberhofen au bord du lac de Thoune.

La preuve que Jakob Amman est né à Erlenbach i. S. est un écrit du gouvernement bernois du 4 juin 1680 aux autorités d’Oberhofen dans lequel il est stipulé que Jakob Amman d’Erlenbach a été infecté par la secte des anabaptistes. Le gouvernement bernois ordonna alors de trouver Amman, de le soumettre à la question et d’essayer de le remettre sur le droit chemin. Autrement, Amman serait conduit à la frontière du territoire bernois et en serait banni. Après son expulsion, il prêcha dès 1680 en Alsace.

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Comme tous les anabaptistes, il souligna la nécessité d’une église aussi pure que possible et de son éloignement d’avec le « monde ». Il fallait exhorter les pêcheurs à faire pénitence sinon ils seraient bannis de la communauté. Toutes ces exigences, les « protestants normaux » de l’église nationale les trouvaient trop radicales. Mais pour Amman, cette foi mennonite de base n’était pas encore assez radicale. D’après ses principes, aucun chrétien dont le partenaire avait été banni n’osait partager la table ou le devoir conjugal avec lui jusqu’à ce que son bannissement soit levé. Et les vrais chrétiens – c’est ce qu’exigeait en outre Amman – rejettent toute nouvelle mode vestimentaire car celle-ci ne suscite que de l’orgueil. Amman ne voulait pas entendre parler de boutons. Le véritable chrétien porte des habits avec agrafes. Un homme correct s’habille en noir. Tous portent un large chapeau. En 1693, lors d’une tournée pastorale, Amman visita les communautés anabaptistes de Suisse pour réclamer le retour à une pratique spirituelle et à une discipline communautaire conséquentes. Il en résulta de graves divergences d’opinion, notamment avec l’ancien Hans Reist. Lors d’une rencontre dans l’Emmental, à Friedersmatt près de Bowil, on en arriva à la rupture et la scission, tout d’abord au sein de l’anabaptisme suisse puis très vite aussi chez les amis d’Alsace et du sud de l’Allemagne.

Après 1700, les amish partirent pour le nouveau monde, vers l’Amérique du Nord, en Pennsylvanie qui est encore aujourd’hui leur principal lieu de vie. Mais env. 150 000 amish  vivent aussi dans d’autres états des USA, au Canada et au Mexique, des modérés, les Beachy Amish, aux conservateurs, les Old Order Amish qui renoncent à la voiture, à l’électricité et aux machines modernes.

Un bon nombre d’Old Order Amish parlent encore aujourd’hui le dialecte bernois et chantent des yodels. Leur goût pour les « roesti », les « griän Bohne » et « gschmoukti Wurst » (roesti, haricots verts et saucisse cuite) rappelle l’origine de ces braves gens, à savoir l’Emmental.

Erlenbach i.S. Talmuseum Agensteinhaus und Taufkirche von Jakob Amman.

Trad. Rose-Marie Gyger

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