Le chant de Haslibacher

Article paru dans le calendrier 2008 édité lors de l’Année anabaptiste 2007
Auteur : Fritz von Gunten

Près de Sumiswald, dans le hameau d’Haslenbach, se trouve une ferme traditionnelle qui est, année après année, visitée par des centaines de mennonites du monde entier. Les propriétaires actuels, Hans et Gertrud Haslebacher reçoivent avec joie les personnes qui visitent ce lieu où vécut le prédicateur Hans Haslebacher, dernier anabaptiste bernois à être exécuté le 20 octobre 1571 à Berne.

haslibacherhof_sumiswald

Cette histoire inspira à un auteur anabaptiste inconnu le chant de Haslibacher. Une balade embellie de traits légendaires, dont les 32 strophes célèbrent la foi inébranlable et le courage du martyr. (Le plus ancien document trouvé concernant cette chanson date de 1630.)

En 2004, Hans et Gertrud Haslebacher entreprirent un voyage en Amérique. Ils en rapportèrent un document sonore très particulier ainsi que beaucoup de souvenirs inoubliables. Le 14 juillet 2004, une soirée de chant fut organisée en leur honneur dans la ferme de Muddy Creek à Ephrata. Environ 275 chanteurs et chanteuses prirent part à cet événement pour interpréter les 32 strophes du chant de Haslibacher. Un intense murmure emplit l’immense salle alors qu’étaient évoqués leurs ancêtres et leurs origines. Et bien qu’ayant des difficultés à déchiffrer le sens profond du texte, un sentiment indescriptible se dégagea de ce moment qui fut impressionnant et mémorable.

Le chant occupait et occupe toujours une position centrale lors du culte mennonite. Autrefois, il tenait une place considérable dans la liturgie, parce que seule une minorité savait lire. En même temps que la mélodie, le texte s’imprimait dans les mémoires et constituait la base des connaissances religieuses.

Le plus ancien recueil de cantiques des anabaptistes suisses et d’Allemagne du Nord s’appelle «Ausbund». Sa première parution eut lieu dans les années 1570/71.

Il fut édité ensuite au minimum 12 fois en Suisse et en Allemagne. La dernière édition date de 1838 à Bâle. Certains mennonites et amish d’Amérique l’utilisent encore aujourd’hui. On y trouve le chant d’adieu de Felix Manz avant son exécution à Zurich (chant n° 6, en 18 strophes) et le chant n° 140; qui est un chant très spirituel sur la vie et l’exécution d’un habitant de Haslibach.

Le chant de Haslibacher commence ainsi (traduit de l’allemand):

Que voulons-nous, nous allons essayer
De chanter l’histoire d’un vieil homme
Il venait de Haslibach
Haslibacher l’appelait-on
Membre du choeur d’église de Simmiswald

Et se termine par la strophe 32:

Lui qui composa ce petit hymne
Fut mis à mort en prison
Pour satisfaire une foule de pécheurs
On lui apporta une plume et de l’encre
Avec lesquels il nous souhaita «bonne nuit».

A l’occasion de l’Année anabaptiste 2007, un nouveau CD du chant de Haslibacher est sorti.
Point de vente: www.zytglogge.ch.
Un cantique contemporain a également été réalisé par les instigateurs du projet (mennonites, néobaptistes et réformés).

trad. Anne Oliveira-Gyger

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