Le Réveil et les « Néobaptistes » (les communautés évangéliques nazaréennes)

Article paru dans le calendrier 2008 édité lors de l’Année anabaptiste 2007
Auteurs : Bernhard Ott / Erwin Weibel

Au cours du 19ème siècle, un renouveau spirituel se propage dans plusieurs contrées et régions de Suisse, c’est le réveil. Un de ces prédicateurs du Réveil fut Samuel Henri Fröhlich, pasteur réformé. Par ses prêches de réveil, il provoqua la rupture au sein de l’Eglise réformée ; si bien qu’en 1832, la première communauté évangélique libre vit le jour à Leutwil (AG) sous la direction de Fröhlich.

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Dans sa pensée et son cœur, il développe des points de vue concernant l’Eglise et la vie chrétienne qui ressemblent étrangement à l’anabaptisme : les personnes doivent être appelées à la repentance et à la foi. Celui qui croit et le souhaite de son plein gré, sera baptisé. La communauté se compose de personnes croyantes et baptisées et doit être indépendante de l’Etat.
Fröhlich chercha le contact avec les anabaptistes (mennonites) dans l’Emmental. Il fut accueilli ouvertement, par ses prédications il favorisait cet esprit de réveil qui se propageait déjà.
Son activité missionnaire se déplaça plus tard dans le canton de Zurich et la Suisse orientale, en Alsace, à Baden et au Wurtemberg. Dorénavant, Fröhlich se considérait toujours comme anabaptiste. Ses assemblées évangéliques libres se nommaient : « assemblées évangéliques néo-baptistes » Ce réseau se développa également en Europe de l’Est et en Amérique du Nord.

Cependant, après le départ de Fröhlich, le feu couvait sous la cendre dans la communauté anabaptiste de l’Emmental. Le groupe de réveil poussait à un vaste renouveau de l’ancienne Eglise anabaptiste jusqu’à ce qu’une partie des membres de la communauté de Langnau fonde en 1834 au Giebel au-dessus de Bärau, une nouvelle assemblée néo-baptiste. Il existe donc, dès lors, dans l’Emmental, la communauté anabaptiste (Alttäufer) et la communauté néo-baptiste (Neutäufer).

Le mouvement néo-baptiste passa aussi par des périodes d’égarements. Légalisme et séparation conduisirent cette petite Eglise libre dans un isolement croissant par rapport à d’autres Eglises et communautés. Des conflits internes s’emmêlèrent qui aboutirent autour des années 1900 à une nouvelle séparation. Il en résulte un courant conservateur, séparatiste ainsi qu’une Eglise évangélique libre plus ouverte.

Le groupe fermé porte aujourd’hui encore le nom « Assemblée Evangélique Néo-baptiste ». Il n’entretient pas de relations avec d’autres Eglises et vit sa foi d’après des règles strictes dans l’isolement.
Dans le courant du 20ème siècle, les assemblées ouvertes se sont développées en Eglises évangéliques libres, membres de l’Alliance évangélique et de la Fédération des Eglises et communautés libres (VFG).
Depuis 1984, ces assemblées font partie de la Fédération évangélique des Eglises néo-baptistes (www.etg.ch) En Suisse, il existe 20 communautés qui regroupent près de 2000 membres. Elles se considèrent comme faisant partie du courant anabaptiste.

Trad. : Annie Scheidegger

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